Quand on parle de Balzac, le plus souvent, une image nous vient : gros livres écrits en une langue surannée, passée de mode, ampoulée, difficile d’accès, presque risible ; longues descriptions poussiéreuses et lentes insérées dans les molles histoires d’une époque passée, dont le seul intérêt serait patrimonial, voire folklorique… Lire Balzac relève pour la plupart d’entre nous plus de la corvée ou, au mieux, de la curiosité – et peut-être d’une pointe de snobisme – que du pur plaisir littéraire, de la rencontre d’une part de sublime, et de la possibilité de l’élévation personnelle au contact de chefs-d’œuvre. En clair : aujourd’hui Balzac serait un auteur tout juste bon pour les manuels scolaires, et encore…
C’est à tous ces préjugés qu’il faut tordre le cou !
L’épaisseur des romans les plus connus de Balzac (Le Père Goriot, Splendeurs et misères des courtisanes, Eugénie Grandet etc.) peut en rebuter plus d’un. Quoi de plus normal que d’être intimidé par plusieurs centaines de pages parfois difficiles à digérer ? Or, l’œuvre d’Honoré de Balzac est extrêmement riche, et comporte nombre de romans qui ne dépassent pas quelques dizaines de pages. Sûrement moins connus que les gros livres que l’on étudie souvent, les romans courts sont des condensés de l’oeuvre entière de Balzac. En un petit roman comme La Vendetta, on retrouve ainsi : le style, l’intérêt pour les faits historiques, la précision narrative et descriptive, l’attrait pour l’art, les personnages tourmentés, le tragique etc. tout cela en même pas 70 pages ! C’est l’idéal pour entrer dans cette œuvre immense. Une ou deux heures de lecture suffisent, d’autant plus que les éditions Le Livre de Poche assortissent le texte de notes qui rappellent le sens des mots ou expressions aujourd’hui désuets. Donc plus aucune excuse !
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